Le Ministère des Finances a créé en juin 2013, une cellule dénommée « Service de Traitement des Déclarations Rectificatives » (STDR) chargée d’appliquer les conditions de la procédure de régularisation fiscale des avoirs non déclarés à l’étranger exposées dans la circulaire dite CAZENEUVE du 21 juin 2013 et ses mises à jour successives.
Devant l’afflux massif de dossiers plusieurs PÔLES DE RÉGULARISATIONS DÉCONCENTRÉS ont été créés dans les grandes villes, le recouvrement des sommes restant centralisé au PÔLE DE RECOUVREMENT SPÉCIALISÉ de PARIS, rue d’Uzès.
Le ministre de l’Action et des Comptes publics, Monsieur Gérald DARMANIN, a indiqué le 15 septembre 2017 que plus de 50 000 demandes ont été déposées pour plus de 32 milliards d’euros d’avoirs et s’est félicité des 7,8 milliards d’euros recouvrés.
Les conditions de base pour bénéficier de ce régime de faveur étaient de justifier de l’origine des fonds, et d’effectuer la démarche spontanément avant toute demande de l’administration.
Il s’agissait de déposer l’ensemble des déclarations rectificatives réintégrant les avoirs omis sur les années non prescrites, pour les différents impôts, payer les rappels d’impositions assortis des intérêts de retard, et des amendes nettement minorées, intérêt de la démarche outre l’exonération de poursuites pénales.
Ce régime est resté maintenu malgré des baisses progressives de réductions d’amendes de 2013 à ce jour. La circulaire distinguait les fraudeurs « passifs » ayant hérité des avoirs sans les avoir alimentés, et les fraudeurs « actifs » pour ceux les ayant constitués et alimentés, les amendes étant minorées à 15 ou 30 % au lieu de 40 ou 80 % (la pénalité pour fraude active étant augmentée par la suite à 35 % puis finalement 80 % en 2016).
Or, le secret bancaire sera bientôt levé en Europe, y compris la Suisse, et dans la plus grande partie des paradis fiscaux du monde à compter du 1er janvier 2018 (seule une petite liste de réfractaires demeure).
Bercy a donc annoncé la fin du régime fiscal de faveur dit « CAZENEUVE » au 31 décembre 2017 dès lors que l’administration aura les moyens de débusquer elle même les récalcitrants.
Notre cabinet procède au dépôt des derniers dossiers faisant le choix opportun de se mettre en conformité dans des conditions moins défavorables, car après le 1er janvier 2018 la France sera en mesure de connaître le nom des nationaux ayant un compte dans la plupart des paradis fiscaux.
Se dissimuler deviendra très difficile et le risque de poursuites pénales serait majeur à compter du 1er janvier 2018.
AVOCAT Dijon
Voir aussi notre rubrique DROIT FISCAL-CONTENTIEUX DE L’IMPÔT et DROIT PUBLIC